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en Chirurgie.

non des lèvres qui eſt appellée ris Sardonique, parce que cette convulſion des lèvres arrive auſſi à ceux qui uſent mal-à-propos d’une certain plante nommée Sardoine[1].

L’épanchement du ſang ſur le Diaphragme dans les playes qui pénetrent le Thorax, ſe manifeſte par la grande difficulté de reſpirer accompagnée de râlement, & par la peſanteur que le bleſſé reſſent autour des fauſſes-côtes ; & dans la ſuite le pus épanché ſe fait connoître par la fiévre ardente, les friſſons irréguliers, la rougeur des joues, le brillant des yeux, la ſéchereſſe de la langue, les ſueurs fréquentes, & la puanteur d’haleine.

On juge différemment des playes qui arrivent à la Poitrine, ſelon leur diverſité.

Quand ces playes ne pénetrent pas dans la cavité, & qu’elles n’intéreſſent que les tégumens & les muſcles qui couvrent les côtes, elles ne ſont pas plus conſidérables qu’ailleurs, ſi ce n’eſt en ce qu’elles rendent par accident la reſpiration un peu plus difficile : mais ce ſymptôme paſſe aiſément dès que ces playes ſuppurent ; & quand ce ſont des ſujets pléthoriques, cet accident eſt calmé

  1. Il n’y a point de plante qui porte ce nom en françois. Celle dont l’Auteur veut parler, s’appelle en latin Herba Sardonia, ou Ranunculus apii folio, ou Ranunculus pratenſis repens hirſutus C. B. P. en françois, Renoncule ou Bacinet des prés.