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en Chirurgie.

n’eſt que la grande perte du ſang la faſſe reſter dans une pâleur permanente.

Quand les principales branches de la Trachée-artère ſont bleſſées près de ſon tronc, l’hémorrhagie n’eſt pas conſidérable, le bleſſé reſſent une grande douleur au dos, ſa voix devient rauque, & il eſt fort incommodé de la toux.

La léſion du Péricarde eſt remarquable par une douleur poignante que le bleſſé reſſent au fond de ſa playe, & par les fréquentes foibleſſes qui lui arrivent ; la fiévre & les friſſons ſurviennent dans la ſuite ; & quand il ſurvit à ſa bleſſure pendant quelques jours, on voit ſortir par ſa playe la ſéroſité jaunâtre qui s’engendre dans cette poche membraneuſe.

Les atteintes du Cœur ſont ſuivies 1o d’une ſueur froide ; 2o d’un grand froid aux extrémités ; 3o de ſyncopes fréquentes ; 4o d’un grand abattement de toutes les forces, qui ſe manifeſte par le pouls retiré & languiſſant. Et ſi, outre les ſignes précédens, on voit ſortir par la playe un ſang noir, ou très vermeil, on aura lieu de juger lequel des deux ventricules eſt bleſſé ; car le ſang noir doit ſortir du ventricule droit, & il doit ſortir un ſang plus vermeil du ventricule gauche.

Quand la playe eſt du côté droit, & qu’il en ſort du ſang noir & groſſier en grande quantité, ſans qu’il paroiſſe que le Cœur ſoit