Page:Devaux - L'Art de faire les Raports en Chirurgie, 1743.pdf/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
123
en Chirurgie.

pénetrent dans ſa cavité, & qui intéreſſent les viſceres qui y ſont contenus, ne peuvent être dûement caractériſées que par des Chirurgiens expérimentés & bien verſés dans l’Anatomie.

Quand l’orifice des playes pénétrantes dans la cavité du Thorax, eſt fort ample & fort ouvert, la vûe ſeule ſuffit pour en appercevoir la pénétration ; & l’air en ſort avec tant de force, qu’il ſouffle d’abord la chandelle allumée dès qu’on l’approche de la playe. Mais il eſt plus difficile de connoître la profondeur de celles qui ont été faites par des épées fort étroites, par des ſtilets, & par tous les inſtrumens qui ne laiſſent que de légers veſtiges de leur paſſage, ou qui ont ſuivi une ligne oblique dans leur progrès, ou lorſqu’un muſcle contraint dans ſon action, vient, dans le tems de la bleſſure, à boucher la playe, en ſe déplaçant dans ſon relâchement.

Dans le dernier cas, la peine que l’on a à découvrir avec le ſtilet la route de la playe, engage le Chirurgien qui la veut connoître, à faire mettre le bleſſé dans la même ſituation où il étoit quand il a reçû ſa bleſſure.

Il arrive néanmoins pour l’ordinaire que l’air qui s’eſt gliſſé ſous les tégumens, forme un emphyſême plus ou moins conſidérable aux environs de la playe, à l’occaſion duquel on eſt ſûr que la playe pénetre dans la capacité.