Raport d’une Playe au Cou, perçant l’Œſophage.
Ous Médecin & Chirurgiens du Roi en
ſon Châtelet de Paris, certifions qu’aujourd’hui
22e jour d’Août 1691, en vertu de
l’Ordonnance de M. le Lieutenant Criminel,
en date du 21 dudit mois & an, nous nous
ſommes tranſportés en la maiſon du ſieur
Exupere Jolier, Marchand Épicier, demeurant
rue S. Honoré, près les Quinze-vingts,
pour voir & viſiter la nommée Louiſe Crochet,
ſa ſervante, qui a été bleſſée il y a dix
jours d’un coup d’épée, ſitué à la partie
moyenne & latérale du cou au côté gauche,
pénétrant juſqu’au conduit de l’œſophage,
ainſi que nous l’avons connu en lui faiſant
avaler un peu de bouillon, dont une partie a
paſſé par la playe, & l’autre a été rejettée par
le vomiſſement. De plus nous avons trouvé à
ladite Crochet une forté fiévre, avec de grandes
inquiétudes & des hoquets fréquents ; ce
qui nous donne lieu de juger que la bleſſée en
queſtion eſt dans le danger d’une mort prochaine.
Fait à Paris, les jour & an que deſſus.
Article VIII.
Des Signes & du Prognoſtic des Playes de la Poitrine.
Es playes extérieures de la poitrine ſont
connues à la vûe, & par l’attouchement
du doigt ou de la ſonde : mais les playes qui