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en Chirurgie.

curieuſement, pour en connoître la profondeur, particulierement quand il n’y a pas d’accidens qui les y obligent, parce que la ſonde peut aiſément ſe tracer une route dans ces parties lâches ; ce qui donneroit lieu à des Chirurgiens peu expérimentés, d’y faire des inciſions qui ne ſeroient pas néceſſaires.

Quand les parties intérieures du cou ſont bleſſées, c’eſt-à-dire, les muſcles qui appartiennent à la langue, au larynx, au pharynx, à l’os hyoïde, & à la tête ; auſſi bien que les principaux nerfs, veines & arteres, les vertebres, & la moëlle de l’épine, ces playes ſont très-périlleuſes, & ſouvent mortelles : car celles qui arrivent aux Muſcles du Cou, peuvent intéreſſer les mouvemens de la tête, de la mâchoire inférieure, du larynx, de la langue ; & ainſi ces playes peuvent beaucoup nuire à la parole & à la voix.

Lorſque les principaux Vaiſſeaux du Cou ſont bleſſés, ſi ce ſont les nerfs, la voix peut être abolie par la ſection des récurrens ; & ſi ce ſont les grandes arteres ou les grandes veines, les hémorrhagies ſont mortelles, à cauſe que les arteres profondes du Cou ne peuvent être ni liées ni comprimées.

Les playes qui pénetrent la Moëlle de l’Épine, ne ſont pas moins funeſtes que celles du cerveau même, cette Moëlle en étant une ſuite : & ſi les bleſſés ſurvivent à ces playes pendant quelques jours, toutes les parties qui ſont