appliqué ſur ladite playe le reſte de l’appareil, j’ai introduit dans chaque narine une canule appropriée pour maintenir cet édifice ; & j’ai fait enſorte que le tout fût ſuffiſamment ſoûtenu par un bandage convenable. Après cela j’ai ſaigné la ſuſdite bleſſé, & lui ai fait entendre que ſa prompte guériſon dépendoit d’un grand repos de corps & d’eſprit, & d’un bon régime de vie, afin d’éviter la fiévre, la fluxion, l’inflammation, & les autres accidens des playes. Ce que je certifie véritable.
Fait à Paris, les jour & an que deſſus.
Raport d’un coup d’épée perçant les Joues, & la Langue tranſverſalement preſque en ſon entier.
Aporté par moi Maître Chirurgien-Juré
à Paris, que ce jourd’hui 11 jour
d’Août 1694, j’ai été mandé, rue du Crucifix
S. Jacques, au quatrieme étage d’une maiſon
dont la boutique eſt occupée par un Corroyeur,
pour panſer le nommé Chriſtophle
Servet, dit Vaugirard, Archer de M. le Prevôt
de l’Iſle, que j’ai trouvé bleſſé d’un coup
d’épée, dont l’entrée perce la joue gauche au-deſſus
de la premiere dent molaire de la mâchoire
inférieure, & dont la ſortie traverſe la
joue droite au-deſſus de la derniere dent de
ladite mâchoire, dans une des attaches inférieures
du muſcle maſſeter, coupant, dans ſon
progrès, la langue preſque en ſon entier, à
trois travers de doigt de ſon extrémité.