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en Chirurgie.

mêmes faits étant d’ailleurs atteſtés par de grands perſonnages auxquels on doit toute créance, il reſte encore là-deſſus pluſieurs difficultés qui ne ſont pas faciles à lever ; comme, par exemple, de ſçavoir :

1o Pourquoi une Chirurgie ſi utile, & dans laquelle il entre même du merveilleux, n’a pas continué d’être pratiquée.

2o Pourquoi parmi un grand nombre d’excellens Chirurgiens qui ont fleuri en Italie & ailleurs, il y en a eu ſi peu qui l’ayent miſe en uſage : car nous ne voyons pas que cette reſtauration du Nez ait été faite par d’autres que par Branca, Sicilien, Chirurgien de Catanea, par Baltazar Pavonus ſon diſciple, par Tagliagotius, & par Arantlus, tous deux Chirurgiens de Boulogne.

3o Comment il s’eſt pû faire qu’aucun Chirurgien François ne l’ait tentée dans ce ſiécle, la Chirurgie s’étant élevée en France au plus haut point de perfection où elle ait été depuis qu’Hipocrate nous en a donné les préceptes, car dans ce ſiécle-ci la fureur des guerres a donné lieu à un grand nombre de mutilations, pour leſquelles cette Chirurgie auroit été d’un grand ſecours, s’il eſt vrai qu’elle puiſſe réuſſir auſſi heureuſement que Tagliacotius & d’autres Auteurs l’aſſûrent.

Au reſte, il ne faut pas s’imaginer que les Chirurgiens d’Italie que nous avons cités,