Page:Devaux - L'Art de faire les Raports en Chirurgie, 1743.pdf/121

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
105
en Chirurgie.

faiſoit honte à la nature, étant impoſſible, à la couleur près, qui étoit d’abord un peu moins vive à la partie réparée, de diſtinguer un Nez refait à ſa maniere, d’un autre formé par la nature. Et il prend pour témoins de ce qu’il avance, tous ceux qui avoient vû quatre opérations qu’il avoit faites dans le cours de cette année, ſur quatre différens ſujets, dont trois étoient Italiens de la Ville de Plaiſance, & l’autre un Gentilhomme Flamand de la Ville d’Anvers.

Il répond enſuite à une objection que les Médecins & Chirurgiens de ſon tems faiſoient contre cette Chirurgie, alléguans que cette opération ne ſe pouvoit faire ſans mettre les malades à une longue & ennuyeuſe torture pendant quarante jours, ce que peu de gens étoient capables d’endurer ; outre que cette opération étoit très-difficile pour le Chirurgien. L’Auteur prétend au contraire que ces gens-là ſe trompoient, & que l’état où il falloit que les malades reſtaſſent pour favoriſer le ſuccès de cette opération, étoit très-ſuportable, & qu’il y a beaucoup d’opérations à faire dans la Chirurgie, qui ſont plus épineuſes & plus difficiles que celle-là.

Mais comme il eſt aſſez naturel de croire qu’un Nez ainſi réparé demanderoit plus de ménagement qu’un autre, de crainte qu’on ne s’expoſât à détruire ſon adhérence dans les efforts que l’on cauſeroit à cet organe en ſe