time qu’il n’y a pas de meilleur moyen poru détourner cet orage d’une partie ſi délicate, que de réitérer la ſaignée plus que moins, de tenir le bleſſé dans un régime exact, & d’uſer ſur l’œil bleſſé de fomentations émollientes & réſolutives ; ne pouvant, que dans quelques jours, marquer quel ſera le tems de ſa guériſon, non-plus que l’événement de ſa bleſſure, parce que ſon œil eſt dans un état où il y a beaucoup à craindre.
Fait à Paris, les jour & an que deſſus.
Raport d’une brûlure à l’Œil, faite par le feu d’une Fuſée.
Aporté par moi Maître Chirurgien-Juré
à Paris, que le 23e jour de Juin 1693,
ſur les onze heures du ſoir, j’ai été mandé,
rue de l’Arbreſec, en la maiſon du ſieur Libar,
Maître Sellier à Paris, pour panſer ſon
fils, âgé de huit à neuf ans, qui venoit d’être
bleſſé d’une fuſée allumée, laquelle ayant
raſé ſon œil gauche, y avoit fait entrer quelques
parcelles de poudre enflammée, qui lui
avoient cauſé des douleurs extraordinaires,
& une fluxion & inflammation ſubite ſur cette
partie : ayant examiné les impreſſions que ces
particules ignées pouvoient avoir faites ſur
le globe de cet œil, il m’a paru qu’elles
étoient très-conſidérables ; & que ces impreſſions
cauſeroient, en ſuppurant, des ulceres
dont les ſuites pourroient être d’une