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étau et ne craignait ni vent ni orage. Il était seulement étonné et pensait que ces pierres lui viendraient bien à point, à lui, qui, souvent, avait tant de peine à chauffer le gros fer.

Il tira sa pipe et, entr’ouvrant la porte, il dit, selon l’usage :

- Peut-on l’allumer, nos gens ?

L’un des trois nains lui fit signe d’entrer et, tout en bourrant sa boraine, Jean put observer ses hôtes.

Ils étaient complètement nus et velus comme des ours.

- Qu’est-ce que vous brûlez donc là, nos maîtres, sans être trop curieux ? demanda Jean Hullos.

Les trois nains se mirent à ricaner et à grimacer, après quoi, le premier dit aux autres, en désignant le sol :

- Si on le savait, qu’il y a là-dessous, au fin fond du tréfonds, des trésors plus précieux que l’or et les diamants !

Puis il ajouta :

- Quand le chat n’y est pas, les souris dansent !

Et il fit une grimace, accompagnée d’un ricanement.

- Si on le savait, dit le second, qu’un jour les entrailles de la terre brûleront au soleil, les voitures marcheront sans chevaux, les vaisseaux vogueront sans voiles et les lampes brilleront sans huile !