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(( mon oncle Tobie », me prit dans celui qui lui res- tait et me soupesa avec son bon rire de colosse : — On en fera un fameux ferblantier, déclara-t-il. — Ou un fameux aubergiste, re’pliqua grand-père Deubei qui n’avait rien laissé, lui, pas même, der- rière la porte, sa mauvaise habitude d’ébranler les vitres en causant. Et ce fut là mon horoscope et leur souhait de bien- venue. Certes, nui plus que lui ne fut, dès son ber- ceau, l’instrument maudit des méchancetés di- vines et, comme Baudelaire, ce fut sous la tutelle invisible d’un ange que L’enfant déshérité s’enivra de soleil. Né d’une union malheureuse qu’allait rompre une imminente et brusque séparation, le bébé, recueilli dès ses premiers vagissements par sa grandmère maternelle, poussa et grandit comme il put et comme il voulut, au hasard des jours, au petit bonheur des événements. Les grand ’mamans cependant ont des ten- dresses particulières et le petit garçon, avide de caresses, s’est toujours souvenu, avec une émotion profonde, de la chère aïeule aux bandeaux graves qui le dorlota exquisement aux heures calmes