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m’aimeras-tu assez désormais pour me communiquer tes désirs, me faire part de tes sentiments et me donner des conseils ? Montre-toi mon amie en tout et partout quand il s’agira de ton bonheur…

L’espérance me revient et je souris plus maintenant, car la clientèle augmente sans cesse ; j’ai plusieurs malades qui viennent au bureau et je fais plusieurs visites par jour. Cependant l’ennui me poursuit continuellement…


Ste-Martine, 6 mai, vendredi 8 hrs p.m.
Mon doux fiancé,

Ta lettre m’a causé de la peine, parce que tu en as eu. Amanda a mal interprété ma lettre quand je lui écrivais que tu partais pour Lowell. Je lui disais que j’aimerais beaucoup que tu fisses ton chemin dans cette ville, parce que nous serions auprès d’elle et qu’elle pourrait nous aider. Je n’exprimais là qu’un désir, voilà tout. Je ne lui ai jamais parlé de ville ou de campagne. Penses-tu que, si tu ne faisais pas d’argent à Lowell, il m’en coûterait de te suivre partout ailleurs, même dans le plus petit village, dans la simple campagne ? Être avec toi et toi seul ce sera mon bonheur, le bonheur le plus parfait. Oh ! Elphège, tu m’as bien mal jugée. Je ne pourrai jamais assez dissimuler, assez feindre la joie ou la tranquillité quand j’aurai le cœur malade du plus petit malaise. Je ne vis pas pour l’amour d’une