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VII
avant-propos

ques sur lesquelles ils ne sont pas même d’accord entre eux, au lieu de partir d’un principe incontestable en droit naturel. Et quand ils ont bien déraisonné sur toute la question de droit ils traitent charitablement d’impies ceux qui n’acceptent pas leurs saints petits sophismes. À leurs yeux les prétendus droits supérieurs et antérieurs de l’Église priment tout dans le monde et les droits généraux et individuels disparaissent devant les prétentions ecclésiastiques. L’Église part invariablement de l’idée : « Vous n’avez d’autre droit que celui de m’obéir. Si vous n’acceptez pas tout ce je dis je vous damne. »

Ces procédés de l’ancienne scholastique ne sont plus de mise aujourd’hui. Les juristes et les philosophes ont trop souvent pris l’Église en faute dans son propre système pour accepter encore ses arrogantes prétentions à tout régir même dans l’ordre temporel. Au moyen âge elle réclamait le contrôle absolu sur la législation et l’application de la justice par les tribunaux sur la brillante idée que tous les actes des hommes pouvant être entachés de péché elle seule devait les examiner et les juger. Les juristes ont eu raison à la longue de ce saint enfantillage, mais l’Église ne renonce à aucune de ses prétentions et veut encore tout dominer. C’est dans ce but qu’elle a promulgué son triste Syllabus, la plus grande preuve qu’elle ait jamais donnée de son extraordinaire incompétence dans le domaine du droit. Puisqu’elle veut continuer de tout envahir