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sur le mariage et le divorce

implicitement le contraire dans le Syllabus, mais il y a si peu de gens qui se soient donné la peine de le comprendre qu’elle peut imposer ses volontés sans se préoccuper de ses contradictions qui ne frappent que les hommes qui étudient en dehors d’elle. Plutôt que de consentir à ce que désire le fiancé la mère catholique rompra le mariage et fera sans sourciller le malheur de sa fille en disant froidement : « Mais je lui fais gagner le ciel ! »

La même chose sur le mariage civil. L’Église a fait croire à ses enfants qu’il n’y a pas de mariage sans la présence du prêtre. Elle affirme même, ou laisse dire par ceux qui la représentent, sachant parfaitement que tous trompent en le faisant, qu’il n’y a pas de mariage sans cérémonie religieuse. Cette opinion est universelle chez les catholiques, et elle est fausse en droit ecclésiastique ! Le mariage de Bruxelles montre ce que vaut cette opinion, mais à qui remonte-t-elle ? Tous ses aveuglés croient, dans leur ignorance des principes mêmes de l’Église, que c’est la cérémonie religieuse qui constitue le sacrement de mariage. Il y a bien quelques exceptions ici et là, mais comme elles sont rares ! L’Église trompe-t-elle les fidèles, oui ou non, en les laissant croire cette fausseté dans son propre système, et en recommandant à ses prêtres de la leur bien cacher ?

Une mère chrétienne selon l’Église préférera laisser mourir sa fille de chagrin plutôt que de lui permettre de se marier avec un libre penseur qu’elle