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sur le mariage et le divorce

comme les autres sacrements et qui ne participe en rien des conditions nécessaires des autres sacrements ;

10o Et la preuve que l’on trompe plus qu’on ne se trompe, c’est qu’après avoir décidé que les conjoints étaient les seuls ministres du sacrement et se l’administraient à eux-mêmes, l’Église a continué de faire prononcer le conjungo par ses prêtres qui n’avaient clairement plus le droit de le faire dès qu’on leur ôtait le caractère de ministres du sacrement ;

11o L’Église a déclaré irréguliers et nuls le mariage protestant et le mariage israélite, et elle se mettait par là en contradiction formelle avec sa Bible et avec elle-même. Le protestant et l’israélite se marient certainement sous la parole : Et vidit quod esset bonum. Puis, comme elle place forcément, d’après l’ancien droit romain, l’essence du mariage dans le libre consentement des parties, ce consentement a nécessairement la même force et le même effet et comporte les mêmes conséquences chez le protestant et l’israélite que chez le catholique. L’essence du mariage étant la même au dehors qu’au dedans du catholicisme la différence de culte ne peut clairement la modifier ;

12o En admettant l’adultère comme cause de dissolution du mariage les protestants se sont montrés respectueux observateurs du précepte de Jésus, pendant que sur cette question l’Église n’a su que dire