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les erreurs de l’église

immoralités ; tout s’arrange entre une femme indigne et son complice ; elle se fera catholique, on boursillera un peu largement, et l’Église bénira ce libertinage. Et tout est arrivé comme ces deux respectables personnes l’avaient prévu ! Le saint tribunal ecclésiastique a non seulement refusé sa femme a Padova mais il lui a aussi refusé ses enfants que leur estimable mère avait fait baptiser. Et mieux encore que cela ! Le même saint tribunal a condamné Padova à payer une pension à celle qui n’était plus sa femme et qui était allée honnêtement vivre avec un autre ! On l’avait condamné à payer cette pension pour l’entretien des enfants qu’on lui avait volés !

Peut-on offrir plus effrontément une prime au vice ? Ce saint brigandage a-t-il été approuvé au ciel, et Padova était-elle bien sûre d’y entrer après avoir volé à son mari ses enfants et une pension ? Voilà pourtant ce que le clergé ferait dans tous les pays s’il n’y avait pas de lois pour l’empêcher de violer les droits les plus saints en certains cas. Et nous allons voir qu’il l’a fait dans un pays où l’on n’aurait pas dû le permettre.

Faisons ici une petite comparaison qui ne manque pas de piquant.

Le trait le plus odieux de l’esclavage, c’est qu’il est basé sur le principe que l’esclave n’a aucun droit que le maître soit tenu de respecter. Voilà précisément le principe qu’un saint tribunal romain a appliqué à Padova qui n’était pas esclave ! Devant