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les erreurs de l’église

laisse séduire, entraîner par une dondaine et s’en va avec elle en pays étranger. Trois ans, cinq ans se passent sans qu’on reçoive la moindre nouvelle de lui. La femme abandonnée par cette brute finit par tomber dans le besoin avec un ou deux enfants qu’il lui a laissés et qu’elle ne peut nourrir ni élever convenablement. Un mariage satisfaisant s’offre à elle, et que lui dit cette Église qui parle avec tant d’effusion de son amour pour ses enfants surtout ceux que le malheur frappe ?

« Meurs de faim s’il le faut mais mon dogme avant tout ! Si tu veux suivre l’enseignement de Jésus je te damne ! Je ne te dois aucune justice ! »

Eh bien il y a certainement ici une question de justice qui prime les considérations dogmatiques. Si le prêtre ne faussait pas son esprit dans les études théologiques ne verrait-il pas qu’il faut être juste envers cette femme abandonnée et restée dans le besoin ? La loi civile lui accorde sa protection en pareil cas et prononce le divorce. La loi ecclésiastique, elle, ne sait que dire à cette femme :

« Sois martyre et meurs de faim avec tes enfants !  »

Où est le catholique sensé et connaissant les principes du droit et de la justice sociale qui va soutenir, comme le fait le prêtre, que Dieu veut cela ? Eh bien non, même dans le système catholique le Dieu infiniment juste ne peut pas sanctionner pareille barbarie, Voilà un des nombreux cas où le prêtre le fait à son image, lui attribue les injustices dont lui, prêtre, se