Page:Dessaulles - Les erreurs de l'Église en droit naturel et canonique sur le mariage et le divorce, 1894.djvu/245

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
231
sur le mariage et le divorce

principes et des choses par celui qui reproche aux autres de faire des confusions qu’ils ne font pas ! Sans doute on ne peut pas faire que la mère ne soit pas mère de son enfant. C’est-à-dire que le lien de parenté existe per se, quelque chose que l’on puisse tenter. Mais quand un père et une mère martyrisent leur enfant — comme ce monstre de femme, à Paris, qui appliquait des fers rouges sur l’abdomen de sa petite fille de cinq ans — l’autorité civile n’est-elle pas obligée d’intervenir pour protéger l’enfant ? Elle n’annule pas la parenté, mais elle brise les rapports extérieurs de vie commune de l’enfant et des parents qui violent leurs devoirs d’une manière si abominable. Et puis, comment le R. P. peut-il prétendre qu’il y ait analogie parfaite entre les rapports d’époux et d’épouse et ceux de parents et d’enfants ? Il y a là confusion incompréhensible, chez un homme de cette intelligence, de rapports essentiellement dissemblables car la nature du lien n’est la même à aucun point de vue. Le R. P. a vu faux, et c’est son système qui lui a mis un prisme faux devant les yeux. On raisonne ainsi quand on s’est mis sur le nez des lunettes théologiques. Quand un homme de son talent et de son intelligence a raisonné faux c’est que son système ne lui permet pas de raisonner juste.

J’admets pleinement qu’en règle générale le mariage doit être perpétuel. Le principe de l’indissolubilité est juste en lui-même. Mais de ce qu’il est juste conclure qu’il ne saurait y avoir de raison pour le