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les erreurs de l’église

Hermas, saint Épiphane, saint Ignace, les constitutions apostoliques — qui ne remontent nullement aux Apôtres et ne sont qu’une fraude pieuse — saint Paphnuce au concile de Nicée, avaient adopté le vrai point de vue de la question et représentaient le mariage comme exempt de coulpe puisqu’il remontait à la création de l’homme et lui avait été permis avant sa chute.[1] Mais eux aussi, excepté l’évêque Paphnuce, maintinrent la supériorité du célibat, idée qui, malgré son origine païenne, finit par prévaloir.

Et voici la conséquence de ce singulier point de vue. Le mariage étant un état inférieur au célibat — décision du concile de Trente remontant au premier concile de Latran — l’Église prêche celui-ci et ne fait que tolérer l’autre, mal nécessaire vu la corruption de l’homme. Voilà pourquoi elle a si longtemps imposé l’idée fondamentalement fausse que le mariage était une souillure, de même que la

    avec les opinions obligées d’un saint chrétien. Clément aurait dû être, selon lui, dans le paradis des païens. Il le retrancha donc de la liste des saints du christianisme. Ce petit détail montre comment l’on faisait les saints autrefois. Et les gens qui ont canonisé le sale Labre savent encore mieux que nous comment ils se font encore aujourd’hui.

  1. Je n’ai pas besoin de dire que je n’admets pas plus la chute que la formation d’Adam en statue de terre avec insufflation dans les narines pour départir la vie à la dite statue ou la formation de la femme d’une côte de l’homme. Ce sont là purs contes à l’usage des enfants. Je reproduis simplement les raisons données au soutien d’un point de vue.