Page:Dessaulles - Les erreurs de l'Église en droit naturel et canonique sur le mariage et le divorce, 1894.djvu/160

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
146
les erreurs de l’église

elle rejetait la femme dans la dissolution des mœurs, ce qui arrivait fréquemment. Elle était la conséquence de cette arrogance ecclésiastique qui ne veut jamais tenir compte non seulement d’un droit sacré mais de ses propres règles quand elles se trouvent en conflit avec le principe de la souveraineté de l’Église en tout ordre de choses et d’idées.

En un mot, l’Église, sur cette question, préfère son dogme à la justice. Le législateur, lui, préfère la justice au dogme. Lequel des deux montre le plus de conscience ?.

Je sais bien que depuis le concile de Trente on exige le consentement de la femme qui doit alors entrer dans un couvent. En fait on a même imposé la règle avant qu’elle n’eût été formellement décrétée par le concile. Mais pourquoi le concile a-t-il dû la décréter ? Parce qu’on violait sans cesse le principe de justice envers la femme. Pendant plus de cinq siècles — tant l’Église se montre empressée de corriger ses abus — le correctif du consentement de la femme était loin d’être regardé comme essentiel par les officiaux et ils traitaient la pauvre femme en paria, croyant faire plaisir à Jésus-Christ en lui donnant un prêtre de plus. Le plaisir restait-il sans mélange quand celui qui avait abandonné sa femme devenait concubinaire ?

Enfin, même aujourd’hui, quel droit a-t-on d’exiger que la femme entre dans un couvent parce que son mari veut se faire prêtre ? — Mais son conseil-