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sur le mariage et le divorce
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divorce pour répudier notre femme. » (Marc, x, 4). Ici Jésus leur dit que l’homme qui quitte sa femme et la femme qui quitte son mari commettent un adultère. Il ne fait pas ici la restriction de l’adultère, parce qu’il parle évidemment d’un abandon volontaire par l’une ou l’autre partie : l’homme qui quitte sa femme ; la femme qui quitte son mari.

Mais dans le Sermon sur la montagne, qui est un traité des devoirs, il reconnaît et consacre le principe appliqué chez les Juifs d’après la loi mosaïque et il dit — Mathieu, V, 32 — « Mais moi je vous dis que quiconque répudie sa femme, si ce n’est pour cause d’adultère, l’expose à commettre un adultère, et que quiconque se mariera à la femme qui aura été répudiée commettra un adultère. »

Et au chap. xix, 9, il est encore plus explicite, puisqu’au lieu de se contenter de l’expression : l’expose à commettre un adultère, il dit formellement : « Mais moi je vous dis que quiconque répudie sa femme, si ce n’est pour cause d’adultère, commet un adultère. Et celui qui épouse cette femme en commet un aussi. » Sûrement jamais restriction n’a été plus intentionnelle et plus explicite.

Il est vrai qu’on lui fait dire dans Luc (XVI, 18) : « Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère. Et quiconque épouse celle que son mari a répudiée commet un adultère. »[1]

  1. Il est assez remarquable que ce verset de Luc soit là comme un champignon poussé dans un champ de fèves, n’ayant pas le moindre rapport avec ce qui précède ou ce qui suit. C’est très probablement une interpolation due à quelque zélé qui aura voulu fourrer l’idée quelque part sans se rendre compte de l’endroit où il convenait de la mettre.