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sur le mariage et le divorce

aucune juridiction exclusive sur le mariage, et comment s’est-elle enfin emparée de cette juridiction exclusive ? En s’appuyant sur des documents déclarés faux en 1786 par Pie VI. Sûrement il n’y avait rien là de sacré. Et puis, comment peut-on prétendre que le mariage est sacré par son essence et par sa nature, quand les écrivains de l’Église ne l’ont définitivement reconnu comme sacrement qu’au bout de onze siècles ? Ceux qui ont étudié l’histoire de l’Église pour s’éclairer et non pour s’aveugler savent que la papauté n’a jamais tenu le moindre compte de la vérité historique dans ses définitions ou ses décisions, mais seulement des besoins du système. Ses nombreuses décisions contradictoires montrent qu’elle se préoccupait surtout des exigences du moment. Gratien explique au long le pourquoi de décisions différentes en un siècle de celles des siècles précédents. Sur cette question comme sur quelques autres Léon XIII s’est trouvé forcé d’affirmer des choses qui ne sont pas historiquement exactes. Il parle aussi de l’institution divine du mariage en la personne d’Adam et d’Ève. Si ce ne sont pas des personnages réels que vaut l’assertion ? Nous avons vu ce qu’il en faut penser.

Il n’est pas contestable que pendant plusieurs siècles le prêtre a été considéré comme ministre du sacrement. Il ne l’est plus aujourd’hui. Or l’Église se trompe actuellement ou elle se trompait autrefois. Et elle s’est donné doublement tort puisqu’ayant