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sur le mariage et le divorce

Mais les choses étant ainsi, est-il bien juste que l’on reproche si amèrement aux gouvernements de ne plus accepter toutes les prétentions ecclésiastiques quand ils voient qu’elles remontent toutes aux temps où l’on ne savait rien de ce que l’on sait aujourd’hui ? Les gouvernements n’empêchent pas l’Église de se défendre de son mieux mais ils ne pourraient pas non plus, le voulussent-ils, faire taire ceux qui maintiennent la vérité historique et la vérité scientifique contre cette grande institution qui les méconnaît par nécessité d’existence.

Au reste M. l’abbé Paoli n’a fait que répéter et commenter avec talent les assertions de Léon XIII dans son encyclique Arcanum du 10 février 1880. Le pape y affirme que « le mariage est sacré par son essence, par sa nature, par lui-même, et qu’il ne peut être régi par la puissance séculière ».

Eh bien j’admets avec empressement que Léon I est un homme très éminent, de grande valeur personnelle, de hautes qualifications intellectuelles, et restera l’une des gloires les plus pures du Saint-Siège. Il est depuis longtemps reconnu qu’il est dix fois supérieur à son prédécesseur en instruction, en jugement, en clairvoyance et en science ecclésiastique. Et ce qui prouve la rectitude de mon appréciation c’est que le malheureux Pie IX, jugeant erronément les hommes comme il avait toujours erronément apprécié les choses, a dit presqu’au moment de sa mort que l’avènement du cardinal Pecci à la