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Ce ne fut que cent quinze ans après la mort de ce grand homme, et grâce à Benoit XIV, l’un des Pontifs les plus éclairés qui aient gouverné l’Église, que l’on commença à permettre l’impression des ouvrages où l’on traitait du mouvement de la terre. Néanmoins il était toujours défendu d’exposer le système de Copernic comme étant la vérité scientifique. On permettait seulement de le présenter sous forme d’hypothèse.

Enfin, le 16 août 1820, deux cents ans exactement après la condamnation des démonstrations mathématiques de Kepler, la congrégation du Saint Office décida que l’on pouvait se servir de l’affirmation en exposant le système de Copernic ; et deux ans plus tard, le 17 décembre 1822, la même congrégation rendit un jugement définitif confirmant la permission donnée en 1820, et déclarant permises à Rome l’impression et la publication « d’ouvrages traitant de la mobilité de la terre et de l’immobilité du soleil, selon l’opinion commune des astronomes modernes. » (Operum tractantium de mobilitate terræ et immobilitate solis, juxtà communem modernorum astronomorum opinionem.) Ce dernier décret fut approuvé et ratifié par le Pape Pie VII. Malgré cela, les ouvrages de Copernic, de Foscarini, de Stunica, de Kepler et de Galilée ne furent rayés de la liste de l’Index qu’en 1835.

Ce n’est donc réellement qu’en 1822 que, débordée de toutes parts, isolée dans le monde scientifique, reléguée en quelque sorte au bas de l’échelle intellectuelle, l’Inquisition a permis, sans réserve, d’enseigner la science de Copernic, de Kepler et de Newton.

Ce n’est donc qu’en 1822, il y a trente-quatre ans, que l’Inquisition a formellement autorisé la croyance au monde tel que Dieu l’a fait !

Il y avait deux cents ans que la vérité philosophique, la science moderne, la vraie science chrétienne, au fond, frappaient à la porte et n’étaient pas admises !!!

L. A. DESSAULLES.