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IROQUOISIE

dans l’exercice des armes et de la guerre pour la patrie… »[1]


(1626)

La Coalition laurentienne est placée en face d’un ennemi invétéré : la Confédération iroquoise. Doit-elle s’allier à tout peuple qui combat cet ennemi, lorsque l’occasion est propice, comme en 1624, et l’abattre avec le concours de cet auxiliaire ? Car elle recevra alors des offres de paix de l’Iroquoisie et si elle les accepte, elle pourra demeurer pendant un temps en dehors du conflit et se reposer. Mais pendant ce temps-là les Iroquois pourront battre leur ennemi et se retourner ensuite contre elle avec des forces accrues et la conscience de leur force nouvelle. Machiavel n’aurait pas hésité : il aurait conseillé à la Coalition laurentienne de s’unir en n’importe quel temps à tout ennemi des Iroquois.

Le choix s’était posé en 1624 : les Algonquins auraient pu s’unir aux Mohicans et infliger aux Agniers des désastres graves. Toutefois, conduits par Champlain, mal informés peut-être, Algonquins et Hurons avaient accepté la paix. Deux années plus tard, en 1626, le même problème se pose de nouveau. Et dans les mêmes conditions. Les Agniers sont de nouveau en guerre, ou continuent à être en guerre avec les Mohicans. La coalition laurentienne peut se joindre à ces derniers et mettre hors de combat des ennemis qui entrent insensiblement dans une période d’expansion.

Le 22 juillet 1626, un canot arrive en effet à Québec ; il vient du Richelieu, peut-être de fort Orange. Les sauvages qui le montent apprennent à Champlain que les Agniers ont tué cinq Hollandais « qui par ci-devant avaient été leurs amis ». Voici ce qui s’était passé David van Krieckebeeck, commandant de Fort Orange, avait pris part, avec six de ses hommes, à une expédition de guerre des Mohicans contre les Agniers. Le choc s’était produit à

  1. Sagard, Histoire du Canada, p. 811.