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  D’HIPPOLYTE. 115


Celuy qui, discret et ftdelle,
Sansgemir s'est laissé briller,
Et à qui la peine cruelle
N'a jamais rien fait deceter;
Qui cache au dedans son marUre,
Que la peur d'aimer ne retire,
Et trouve au mal contentement,
Tel serviteur se peut élire
Sans a,'oir peur du changement.


CHANSON.


Si tost que vostre oeil m'eut blessé.
Tant de feu s'esprist en mon ame,
Que je n'eusse jamais pensé
Pouvoir ardre en plus chaude flame.

Mais croissans en vous chacon jour
Les çaces qui vous font si belle,
J;ay veu eroistre aussi mon amour
Tousjours de quelque ardeur nouvelle.

Elle est or' • l'extremité,
Plus grande on ne la sçauroit rendre;
Ne croissez donc plus en beauté,
Ou vous me mettrez tout en cendre.


STANSES.


Si l'angoisse demiere en rigueur est semblable
Auu mal de mon esprit, le mortel miserable
Despistant les hauts cieux, a fort juste raison,
Les cieux qui trop cruels pour mourir l'ont fait naistre!