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  D’HIPPOLYTE. 85
XXVI.


Grand Jupiter, ministre de l'orage,
Pardonne-moy, si je ne puis penser
Qu'une beauté t'ait jamais peu Corcer,
Espoinçonné de l'amoureuse rage.

8'H estpit vray brûlant en ton courage
Pour la beauté qui me Cait trespas8er,
OI'P..8 qu'en rail" elle s'ose hausser,
Tu la prendrois, arrestant son voyage.

Mais las! madame, où voliez-vous si haut?
Je n'en puis plus, une frayeur m'assaut,
Craignant pour vous qui me faites la guerre;

Jà o'est besoin que "ous montiez aux cieux,
(:or vos beautez contI'aindront bien les Dieux
Pour vostrc amour de descendre en la terre.


XXVII.


Amour en mesme instant m'aiguillonne et m'atTesle,
M'asseure et me fait peur, m'ard et me va glaçant,
Me pourchasse et me fuit, me rend Coiblc et puissant,
Me fait victorieux et marche sur ma teste.

Ores bas, ores haut, jouët de la tempeste,
11 va comme Hluy plaist ma navire élançant;
Je pense estre échappé quand je suis perissant,
Et quand ray tout perdu je chante ma conquclSte.

De ce qui plus Ine plaist je reçoy déplaisir;
Voulant trouver mon coeur, j'égare mon désir,
J'adore une beauté qui m'est toute contraire.

Je m'empêtre aux rùets dont je me veux garder,
Et voyant en mon mal ce qui me peut aider,
Las ! ~ l'approuve assez, mais je ne le puis rair., 1.