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dorés, au nombre de plus de cent ; après elles venoit le roi lui-même, debout sur un éléphant, tenant à la main une épée précieuse ; les défenses de l’éléphant étoient dorées ; et l’on tenoit autour de lui vingt parasols blancs enrichis de dorures, dont les manches étoient d’or ; tout autour étoient des troupes nombreuses d’éléphans, et de la cavalerie pour servir de gardes. Quand le prince ne va pas très-loin, il se sert seulement d’une chaise dorée, portée par les femmes du palais. Ordinairement, dans ses courses, on porte devant lui de petites tours d’or et des figures de Fo du même métal ; ceux qui voient passer son cortége doivent se mettre à genoux et frapper la terre du front ; on nomme cette cérémonie san-pa, ceux qui ne s’en acquitteroient pas seroient infailliblement arrêtés par les esclaves de la présence.

Le roi tient son conseil deux fois par jour ; il n’y a pas d’ordre déterminé pour l’expédition des affaires. Les grands et ceux d’entre le peuple qui souhaitent de voir le prince sont assis dans une salle où ils s’asseyent par terre en l’attendant ; quelque tems après on entend dans l’intérieur du palais de la musique et des voix ; ceux qui sont hors de la salle, sonnent de la conque pour annoncer l’arrivée du roi. J’ai appris qu’il ne se sert, pour venir au conseil, que d’un char doré. Bientôt deux femmes paroissent et relèvent les rideaux ; alors le roi se montre à la fenêtre dorée, armé