CHAPITRE CINQUIEME.
DESCRIPTION
DES ANTIQUITES D’EDFOÛ,
§. I. Observations générales et historiques.
ans la partie la plus reculée de la Thébaïde, est un
lieu presque inconnu en Europe, et qui renferme un des
plus beaux ouvrages de l’antiquité. Cet ouvrage est le
temple d’Edfoû, que l’on peut comparer, pour la conception
du plan, pour la majesté de l’ordonnance, pour
l’exécution et la richesse des ornemens, à ce qu’il y a
de plus magnifique en architecture.
Edfoû est un assez gros village du Sa’yd, situé sur la rive gauche du Nil, entre Syène et Esné, à cinq myriamètres[1] au-dessus de ce dernier endroit. D’après les nouvelles observations astronomiques, ce village est à 24° 58′ 43″ de latitude boréale, à 30° 33′ 44″ de longitude à l’orient de Paris : il est éloigné du fleuve d’environ un kilomètre et demi[2]. Les habitans sont mahométans pour la plupart, et le reste est composé de