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a9-3o. Avx Magistrats d'Vtrecht. 24$

on ne prend pas la peine d'ouïr les répliques de l'autre. Ainfi on a bien donné à Schoock autant de loifir qu'il en a déliré, pour confulter fon affaire & pour la deffendre : il ne fe plaint point qu'on luy ait

5 fait aucun tort en cela ; & il ne peut dire auffi que l'éloquence de mes Aduocats, ou la fubtilité de mes Procureurs, ait furpris fes luges : il n'y a eu que jl'euidence de mon bon droit qui ait plaidé pour moy ; mais les luges ont efté fi équitables, & ma demande

10 fi modérée & fi iufte, qu'ils me l'ont entièrement ac- cordée.

Le ieune Voëtius n'a point non plus de raifon de tafcher de rendre ce iugement fufpecî., fur ce qu'il contient vn mot ou deux qui ne luy font pas agrea-

i5 blés, à fçauoir fcelerata manus*, & fcenœ feruire b ; ny auffi fur ce que l'vn des luges m'eft amy c , & n'eft pas amy de fon père. Car, pour les mots qu'il trouue rudes, ce font les plus doux dont pouuoient vfer des luges vertueux & qui ont les vices en horreur, pour

20 exprimer le crime dont il efloit queftion. Outre que ces mots ne font mis que comme des depofitions de Schoock, qui apparemment en auoit dit beaucoup d'autres plus odieux au regard de G. Voëtius, pour fe defcharger en l'accufant. Et pour exprimer l'iniquité

2 5 de ceux qui auoient inféré dans fon liure, fans qu'il en fceuftrien, des calomnies affez criminelles pour le mettre en peine, que pouuoit-il moins que de dire, fans nommer perfonne, que ces calomnies auoient

a. Tome IV, p. 197, n° 3.

b. Ibid.fp. 198, n"6, 1. 11-12.

c. Samuel Desmarets.

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