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Avertissement. xv

dernes. — Notons une particularité intéressante des cin- quièmes Objections, et qui paraît propre à Gassend ; car on la retrouve, non seulement dans le texte de ces Objections, imprimé en 1641 et en 1642, mais dans la Disquisitio Meta- physica de 1644, et en général dans toutes les œuvres de ce philosophe (Gassendi Opéra, édition de i658). Presque tou- jours, e/ est mis pour e dans les mots omneis, plureis, etc., et même aussi pour / dans heic, heinc, etc. Nous reproduirons cette particularité.

Une difficulté nous a quelque temps arrêtés. Le texte latin des Méditations est imprimé, soit en 1641, soit en 1642, tout d'une venue, presque sans mettre à la ligne, ce qui en rend la lecture assez fatigante. Sans doute on a l'impression en quelque sorte matérielle d'un raisonnement qui se tient d'un bout à l'autre, et qui forme un tout compact et comme un bloc. Tou- tefois le raisonnement de Descartes a bien aussi quelque sou- plesse et comme des articulations : il ressemble à un organisme qui se développe, ou bien à un corps de troupe en marche, avec ses compagnies et ses escouades qui se succèdent à des in- tervalles réguliers. C'est pourquoi les anciens éditeurs, au moins pour la traduction française, n'ont pas craint de mettre à la ligne aussi souvent que la chose leur a paru possible. Nous avons fait de même, avec d'autant moins de scrupule qu'une étude attentive du texte de Descartes fournit, ce semble, quelques indications à ce sujet, et qu'en découpant par tranches, autant que possible en habile cuisinier, comme disait Platon, la pensée du philosophe, nous n'avons point cru trahir ses intentions, mais, au contraire, les respecter et les suivre plus fidèlement.

En effet, la sixième Méditation et déjà même la cinquième ne ressemblent point en cela aux quatre qui précèdent, comme si les éditeurs s'étaient lassés eux-mêmes de ces longues phrases mises bout à bout interminablement, sans un repos au moins pour les yeux, ni un arrêt pour l'attention du lecteur. Exacte- ment, les deux premières éditions commencent à diviser le

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