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m, .04-ios. CCCXXXIII. — 1642. . 6j

chofes. Et ie ne manquerois pas icy de vous écrire ce que i'ay penfé touchant le flus & le reflus de la mer, s'il m'eftoit poffible de l'expliquer, fans vfer de plu- fieurs fuppofitions, qui fembleroient peut-eftre plus 5 difficiles à croire que le reflus mefme a , pour ceux qui n'ont point encore veu mes Principes, lefquels i'efpere de publier dans peu de temps, & de vous fatisfaire alors touchant cette partie, & peut eftre aufli touchant pluûeurs autres.

'o Tout ce que ie puis dire du liure de Ciue b , eft que ie iuge que fon autheur eft le mefme que celuy qui a fait les troifiémes obie&ions contre mes Méditations, & que ie le trouue beaucoup plus habile en Morale qu'en Metaphyfique ny en Phyfique ; nonobftant que

'5 ie ne puifle aucunement approuuer fes principes ny fes maximes, qui font três-mauuaifes & tres-dange- reufes, en ce qu'il fuppofe tous les hommes méchans, ou qu'il leur donne fuiet de l'eftre. Tout fon but eft d'écrire en faueur de la Monarchie; ce qu'on pourroit

20 faire plus auantageufement & plus folidement qu'il n'a fait, en prenant des maximes plus vertueufes & plus folides. Et il écrit auffi fort au defaduantage de l'Eglife & de la Religion | Romaine, en forte que, s'il n'eft particulièrement appuyé de quelque faueur fort

25 puiflante, ie ne voy pas comment il peut exempter fon liure d'eftre cenfuré. le fuis,

a. Cf. t. III, p. 192, 1. 6. et p. 674, 1. 3.

b. Elementorum Philosophiez Sectio tertia De Cive (Parisiis, 1642, in-4 ). sans nom d'imprimeur. L'auteur est Thomas Hobbes, comme l'a deviné Descartes.

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