Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/688

Cette page n’a pas encore été corrigée

6 7 4

��Correspondance.

��» mais qui fut néanmoins de concert. La Reyne s'y trouua, suivie de ses u deux filles et de M. le Prince Maurice l'un de ses fils, d'une Dame n d'honneur, et de quelques autres hommes et femmes en petit nombre. » Le lendemain le Prince Maurice vint saluer leurs Altesses chez elles. » (Voyage fait à Munster en Westphalie et autres lieux voisins en 1646 et 1647, par M. Ioly, Chanoine de Paris, Paris, François Clousier, MDCLXX, p. 140 du Voyage de Hollande.)

Les deux filles, que la Reine avait avec elle, étaient les princesses Louise et Sophie; les deux autres, Elisabeth et Henriette, étaient parties pour Berlin. Un seul de ses fils se trouvait là, le prince Maurice.

Ajoutons que la reine de Bohème se montra fort irritée contre son fils Philippe. Plus d'un an après, dans une lettre du 22 août 1647, écrite de La Haye au marquis de Fontenay, ambassadeur de France à Rome, Brasset disait ceci : « La Cour de Bohesme se trouue grossie par la présence de » M. le Prince Edouard. Le Prince Philippe n'y ose encores venir, et » ses leuees pour Venize vont assez mal. » (Bibl. Nat., fr. 1-899, f. 265.) Le 21 sept. 1648, à Mazarin : « . . .Un Escossois, qui a quité le ser- » vice d'Espagne, se promet de faire vn régiment des deux que le Prince » Philippe Palatin a entrepriz poui Venize, et que cet Escossois prétend » passer en Angleterre... »(Ib.,fr. 17900,/. 586 verso.) A Servien, 1" oct. 1648 : « . . .le viens d'estre auerty que la Reine de Bohême a parlé » de bonne sorte pour empescher que les troupes du Prince de Wales d passent en Flandres, et qu'encores qu'elle persiste toujours dans ses » ressentimens contre le Prince Philippe son fil\, elle appuyé le dessein « de les luy faire bailler pour le service de Venize. Ce que i'aimerois au- » tant que toute autre chose, pourueu que ces gens là y veuillent prendre » party, tant ce seruice est descrié aussi bien que celuy de France. » (Ib., f. 602 verso.) Au comte de Brienne, 5 oct. 1648 : « . . .le luy feis » (au Prince d'Orange) de grandes recharges sur l'importance d'empes- » cher que ces trpupes d'Oostfrise ne soient diuerties pour le Duc » Charles (de Lorraine). Il m'assura qu il y veilloit a bon escient. M. le » Prince de Wales m'a fait dire qu'il n'y seroit rien obmiz de sa part, et » la Reine de Bohême, quoyque tousiours offensée de l'action de son » ieunne fil\ le Prince Philippes, appuyé neantmoins puissamment le » dessein qu'ont quelques vns de les luy faire tomber en mains pour le » seruice de la repub(lique) de Venize. » (Ib., f. 608 verso.)

Enfin voici un dernier document, qui nous apprend pourquoi l'affaire n eut point de suite à La Haye. Dans le Registre des lettres et despesches de Brasset escrittes en l'année 1647, se trouve un Estât Mensal ou Som- maire de ce qui s'est passé chasque moys, du 12 avril 1621 au 5 juin 1648 ; on lit, sous la rubrique Juin 1646 : « Le 20 fut assassiné a la Haye le » S r de l'Espinay maior du Régiment de Chastillon. » Et en Juillet « 1646 : « Le 3 fut a la Haye proclamé a son de cloche le Prince Phi- » lippe de Bohesme, a raison de la mort du S r de l'Espinay. Mais les pro-

�� �