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^oo Correspondance. i, o.-oj.

iufqu'au printems. alors il fera aifé de la chaffer auec quelques légers purgatifs, ou bouillons rafraichifTans. ou il n'entre rien que des herbes qui foient connues en la cuifine. & en s abftenant de manger des viandes où il y ait trop de fel ou depiceries. Lafeignée y pour- 5 roit auffi beaucoup feruir; mais, pource que c'eft vn remède où il y a quelque danger, &. dont l'vfage fré- quent abrège la vie, ie ne luy confeille point de s'en feruir, fi ce n'eft qu'elle y foit acoutumée; car, lors qu'on s'eft fait faigner en mefme faifon trois ou quatre 10 années de fuite, on eft prefque obligé, par après, de faire tous les ans de mefme. Voftre Alteiïe fait aulTi fort bien dé ne vouloir point vfer des remèdes de la Chymie ; on a beau auoir vne longue expérience de leur vertu, le moindre petit changement qu'on fait en i5 leur préparation, lors mefme qu on penfe mieux faire, peut entièrement changer leurs qualitez,& faire qu'au lieu de médecines ce foient des poifons.

Il en eft quafi de mefme de la Science, entre les mains de ceux qui la veulent débiter fans la bien fça- 20 uoir; car, en penfant corriger ou adiouter quelque chofe à ce qu'ils ont appris, ils la conuertiffent en er- reur. Il me femble que i'en voy la preuue dans le liure de Regius 3 , qui eft enfin venu au iour. l'en marque- rois icy quelques points, li ie penfois qu'il l'euft en- i> uové à voftre Altefle ; mais il y a fi loin d'icy à B'er- lin), que ie iuge qu'il aura attendu voftre retour pour vous l'offrir; & ie l'attendray auffi, pour vous en dire mon fentiment.

le ne m'étonne pas de ce que voftre Alteffc ne 3o

a. Voir p. 517, 1. 16.

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