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518 Correspondance. h, 536

copie imparfaite & fans figures, ie ne m'eftonne pas qu'il l'ait mal compris.

le fuis obligé de ne point blafmer l'Autheur de l'im- primé qu'il vous a plû m'enuoyer % pourcé que ie voy qu'il a tafché de mettre en pratique quelque chofe de 5 ce dont i'ay propofé la Théorie en ma Dioptrique ; où, encore que mon principal deifein ait efté d'ex- pliquer les lunettes à longue veuë, toutesfois, au commencement du feptiefme ou du huitiefme dif- cours, i'y ay parlé auiîi, en parlant, de celles qui fou- 10 lagent les deffauts de la veuë. Et tant pour les vieil- lards, qui voyent mieux de loin que de prés, que pour ceux qui ne peuuent voir que de prés, i'ay dit b qu'elles doiuent eftre creufes ou concaues du cofté qu'on met vers l'œil, & releuées en rond de l'autre i5 cofté, & qu'il n'eft pas necefTaire que leur figure foit fi exacte que celle des autres. De quoy il femble que ce lunetier a voulu faire l'épreuue; mais ie ne puis deuinerfi elle luy a reùfli : car, les iugeant beaucoup plus difficiles à tailler que les vulgaires, ie n'ay iamais 20 tafché d'en faire l'eflay, ny n'ay point fceu qu'aucun autre l'ait fait. Et ce qui m'en donne moins bonne opinion, eft que ie voy que cet imprimé n'eft autre chofe qu'vn galimatias de charlatan, qui monftre qu'il n'entend pas ce qu'il dit, & ne tafché qu'à débiter fa j5 drogue ; car, fi les c lunettes eftoient fi bonnes qu'il les vante, il n'en pourroit tant faire qu'on en voudroit

a. L'imprime Je Jacques Bourgeois sur les lunettes. Voir ci-avant p. 5n,l. 12.

b. Dioptrique, Discours Septitsme, p. 73, et Discours Neufiesmc,

p. 12?.

c. Lire/«?

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