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CDXVII. — 1645 ou 1646. 347

que l'Eglife en ait rien déterminé ; & il faut, ce me femble, bien prendre garde a diftinguer les opinions déterminées par l'Eglife, d'auec celles qui font com- munément receuës par les Dodeurs fondez fur vne 5 phyfique mal afieurée. Toutefois, encore que l'Eglife auroit déterminé que l'ame de I.-C. n'eufl pas eflé vnie a fon corps en l'hoflie qui auroit eflé confacrée au temps de fa mort, il fuffit de dire que la matière de cette hoflie auroit pour lors eflé autant difpofée a

10 eflre vnie a lame de I.-C, que celle de fon corps qui efloit dans le fepulcre, pour afTeurer qu'elle efloit vé- ritablement fon corps; puifque la matière, qui efloit dans le fepulcre, n'efloit alors nommée le corps de I.-C, qu'a caufe des difpofitions qu'elle auoit a rece-

i5 uoirfon ame. Et il fuffit auffy dédire que la matière (de cette hoflie ou) a du pain auroit eu les difpofitions du corps fans le fang, & celle du vin les difpofitions du fang fans la chair, pour afTeurer que le corps feul, fans le fang, eufl eflé alors dans l'hoflie, & le fang

îo feul dans le calice. Comme auffi ce qu'on dit que c'efl feulement par concomitance que le corps de I.-C efl dans le calice, fe peut fort bien entendre, en penfant que, bien que l'ame de I.-C foit vnie a la matière contenue dans le calice, ainfi qu'a vn corps humain

2 5 tout entier, & par confequent que cette matière foit

véritablement tout le corps de I.-C, elle ne luy efl

ïutefois vnie qu'en vertu des difpofitions qu'a le fang

a. Les signes de parenthèse et le mot ou sont de la main de Clerselier, avec cette note marginale : « Ce qui est enfermé dans cette parenthèse a » esté adiouté par vous ou par quelque autre aux paroles de M 1 Desc, et » assez a propos. »

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