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i, 36-3 7 . CDXI. — ) Novembre 164}. }}i

comparaifon que V. A. refufe de faire a fon auantage", puiffe allez eftre vérifiée par l'expérience, c'eft toute- fois vne vertu fi louable de iuger fauorablement des autres, & elle s'accorde fi bien auec la generofité qui 5 vous empefche de vouloir mefurer la portée de l'efprit humain par l'exemple du commun des hommes, que ie ne puis manquer d'eftimer extrêmement Tvne & l'autre.

le n'oferois auffy contredire a ce que V. A. efcritdu 10 repentir b , vu que c'eft vne vertu chreftiene, laquelle fert pour faire qu'on fe corrige, non feulement des fautes commifes volontairement, mais auffv de celles qu'on a faites par ignorance, lorfque quelque paflion a empefche qu'on ne connuft la vérité. i5 Et i'auouë bien que la triftefle des tragédies ne plairoit pas, comme elle fait, fi nous pouuions craindre quelle deuint fi excefliue que nous en fulïions incom- modez. Mais, lorfque i'ay dit qu'il y a des palfions qui font d'autant plus vtiles qu'elles penchent plus vers 20 l'excès, i'ay feulement voulu | parler de celles qui font toutes bonnes; ce que i'ay tefmoigné, en adiouftant qu'elles doiuent eftre fuietes a la raifon d . Car il y a deux fortes d'excès : l'vn qui, changeant la nature de la chofe, & de bonne la rendant mauuaife, empefche a5 qu'elle ne demeure foumife a la raifon ; l'autre qui en augmente feulement la mefure,& ne fait que de bonne

1 et 9 voftre Alte(ie; de même dans toute la lettre.

a. Page 32 1, 1. 8.

b. Page 322, 1. 3.

c. Jbid., 1. io.

d. Page 287, 1. 9. Cf. p. 322, 1. 17.

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