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CDVI. — 30 Septembre 164$. joj

au troifiéme Hure de vos principes, fert a détacher nos affeéîions de ce que nous en voyons; mais elle fepare aujji cette prouidence particulière, qui ejî le fondement de la théologie, de l'idée que nous auons de Dieu. 5 La conjideration que nous fommes vne partie du tout, dont nous deuons chercher lauantage*, eft bien la fource de toutes les aélions genereufes ; mais ie trouue beaucoup de difficultés aux conditions que vous leur prefcriue^. Comment mefurer les maux qu'on fe donne pour le public,

10 contre le bien qui en arriuera,fans qu'ils nous paroiffent plus grands, d'autant que leur idée ejl plus dijlinéle ? Et quelle règle aurons nous pour la comparai/on des chofes qui ne nous font point également connues, comme nojlre mérite propre & celuy de ceux auec qui nous viuons ?

i5 Vn naturel arrogant fera toufiours pancher la balance defon cojlé, & vn modejle sefiimera moins qu'il vaut.

Pour profiter des vérités particulières dont vous par- le\ h , il faut connoiflre exactement toutes ces pajjions & toutes ces préoccupations, dont la plupart font infen-

io fibles. En obferuant les mœurs des pays ou nous fommes, nous en trouuons quelques fois de fort deraifonnables, quil ejl neceffaire de fuiure pour euiter de plus grands inconuenients.

Depuis que ie fuis icy c , len fais vne epreuue bien

2 5 fafcheufe ; car lefperois profiter du feiour des champs, au tems que lemployerois a lejlude, & iy rencontre, fans comparaifon, moins de loifxr que ie nauois a la Haye, par les diuerfions de ceux qui ne fauent que faire; & quoy

a. Page 293, 1. 7.

b. Page 294, 1. 22.

c. A Riswyck. Voir ci-avant p. 290, 1. 6

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