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i,492-49?- CCCLXXXII. — Juin 1645. 225

généralement rendu raifon, dans mes Principes, de tous les Phainomenes de la nature, i'aye expliqué, par mefme moyen, toutes les expériences qui peuuent eftre faites touchant les cors inanimez, & qu'au con-

5 traire on n en ait iamais bien expliqué aucune par les

principes de la Philofophie vulgaire, ceux qui la fuiuent

ne laiffent pas de m'obieder le défaut d'expériences.

le trouue fort étrange auiïi qu'ils défirent que ie

réfute les argumens de l'Efcole ; car ie croy que, fi ie

10 l'entreprenois, ie leur rendrois vn mauuais office. Et il y a long-temps que la malignité de quelques-vns m'a donné fuiet de le faire, & peut-eftre qu'enfin ils m'y contraindront. Mais pource que ceux qui y ont le plus d'intereft font les Pères Iefuites, la confidera-

i5 tion du Père C(harlet), qui efl mon parent & qui eft maintenant le premier de leur Compagnie, depuis la mort du General, duquel il eftoit Afliftant*, & celle du Père D(inet) & de quelques autres des principaux de leur Cors, lefquels ie croy eftre véritablement mes

20 amis, a efté caufe que ie m'en fuis abftenu iufques icy; & mefme que i'ay tellement compofé mes Prin- cipes, qu'on peut dire qu'ils ne contrarient point du tout à la Philofophie commune, mais feulement qu'ils l'ont enrichie de plufieurs chofes qui n'y efloient pas.

2 5 Car puifque on y reçoit vne infinité d'autres opi- nions qui font contraires les vnes aux autres, pour- quoy n'y pourroit-on pas aufii bien receuoir les miennes ? le ne voudrois pas toutesfois les en prier; car fi elles font fauflés, ie ferois marry qu'ils fulfent

îo trompez ; & fi elles font vrayes, ils ont plus d'intereft à les rechercher, que moy à les recommander.

Correspondance. IV. 29

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