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i, .sa. CCCLXXII. — Avril 1645. I01

& pource qu il peut y auoir vne infinité de diuers moyens pour empefcher cela, mais qui ne reùfïiffent pas toufiours, cela fait que la fièvre peut eftre guerrie par vne infinité de diuers remèdes, & que neantmoins

5 tous les remèdes font incertains.

La quatrième & dernière queftion eft touchant les Efprits animaux & vitaux, & ce qui s'éuapore par tranfpiration. A quoy il m'eft aifé de refpondre, en fupofant que le fang fe dilate dans le cœur, ainfi que

10 ie viens de dire, & que i'ay autrefois expliqué afTez au long dans le difcours de la Méthode 3 . Car ce que les Médecins nomment les Efprits vitaux, n eft autre chofe que le fang contenu dans les artères, qui ne diffère point de celuy des veines, finon en ce qu'il eft plus rare &

i5 plus chaud, à caufe qu'il vient d'eftre échaufé & dilaté dans le cœur. Et ce qu'ils nomment les Efprits ani- maux, n'eft autre chofe que les plus viues & plus fub- tiles parties de ce fang, qui fe font feparées des plus groffieres, en fe criblant dans les petites branches des

20 artères carotides, & qui font pafTées de là dans le cer- ueau, d'où elles fe répandent par les nerfs en tous les mufcles. Enfin tout ce qui fort du corps, par tranfpira- tion infenfible, n'eft aufîi autre chofe que des parties du fang, qui font afTez fubtiles pour parler pai les

25 pores du corps en s'euaporant. Et le mefme fang eft échaufé & raréfié tant de fois, en paflant &. repafTant dans le cœur, fuiuant ce qu'enfeigne la do&rine de la Circulation, qu'il n'y a aucune de fes parties qui ne foit enfin rendue afTez fubtile pour s'euaporer en cette

3o façon.

a. Pages 47 à 55.

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