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1,533. CCCLXXI. — 17 Février 1645. 187

ces règles, par vn cors qui eft fans mouuement, i'en- tens vn cors qui n'eft point en aétion pour feparer fa fuperficie de celles des autres cors qui l'enuironnent, &, par confequent, qui fait partie d'vn autre cors dur 5 qui eft plus grand. Car i'ay dit ailleurs 3 que, lors que les fuperficies de deux cors fe feparent, tout ce qu'il y a de pofitif, en la nature du mouuement, fe trouue auffi bien en celuy qu'on dit vulgairement ne fe point mouuoir, qu'en celuy qu'on dit fe mouuoir ; & i'ay

10 expliqué, par après b , pourquoy vn cors, fufpendu en l'air, peut eftre mû par la moindre force.

Mais il faut pourtant icy que ie vous auoùe que ces règles ne font pas fans difficulté ; & ie tafcherois de les éclaireir dauantage,fi i'en eftois maintenant capable;

■ 5 mais pour ce que i'ay l'efprit occupé par d'autres penfées c , i'attendray, s'il vous plaift, à vne autre fois, à vous en mander plus au long mon opinion d .

le vous ay bien de l'obligation des victoires que vous gagnez pour moy aux occaûons, & voftre folu-

20 tion de l'argument que Pagani habuerunt ideam plu- rium Deorum, &c, eft tres-vraye. Car, encore que l'idée de Dieu foit tellement emprainte en l'efprit hu- main, qu'il n'y ait perfonne qui n'ait en foy la faculté de le connoiftre, cela n'empefche pas que plufieurs

a. Ib., pars II, xxx.

b. Ib., lvi.

c. Descartes écrivit le même jour les deux lettres précédentes, p. 177 et 180.

d. Exemplaire de l'Institut, note marginale de Legrand : « C'est ce qu'a » fait M. D., quand il a eu un peu plus de loisir. Et il est aisé de s'en con- » vaincre, en confrontant le latin auec le françois des dernières éditions ; » car il y est augmenté de plus de la moitié, et contient les preuues qui d auoient été omises dans le latin. »

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