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m, iio-iu. CCCLXV. — 9 Février 1645. 159

font extrêmes, en ce que ie me perfuade que voftre faueur & voftre conduite font caufes, qu'au lieu de lauerfion de toute voftre Compagnie, dont il fembloit que les préludes du ReuerendPereBourdin mauoient 5 menacé, i'ofe maintenant me promettre fa bien-veil- lance. I'ay receu des lettres du Reuerend Père Char- let% qui me la font efperer, & outre que mon incli- nation, & les obligations que i'ay à vous & aux voftres de l'inftitution de ma ieuneiîe, me la font de-

10 firer auec affeétion, il faudroit que ie fuffe depourueu de fens, pour ne la pas defirer pour mon intereft. Car, m'eftant meflé d'écrire vne Philofophie, ie fçay que voftre Compagnie feule peut plus que tout le refte du monde, pour la faire valoir ou méprifer. Ceft pour-

i5 quoy ie ne crains pas que des perfonnes de iugement, & qui ne m'en croyent pas entièrement depourueu, doutent que ie ne faiTe toufiours tout mon poflible pour la mériter. le n'ay pas peu de fatisfaction d'ap- prendre que vous auez pris la peine de la lire, &

20 qu'elle ne vous eft pas defagreable. le fçay combien les opinions fort éloignées des vulgaires choquent d'abord, & ie n'ay pas efperé que les miennes re- ceuffent, du premier coup, l'approbation de ceux qui les liroient; mais bien ay-ie efperé que, peu à peu,

25 on s'accouftumeroit à les goufter, & que, plus on les examineroit, plus on les trouueroit croyables & rai- fonnables. I'eftois allé, cet efté, en France pour mes affaires domeftiques; mais, les ayant promptement terminées, ie fuis reuenu en ces pais de Hollande, où

3o toutesfois aucune raifon ne me retient, finon que i'y

a. Voir la lettre précédente, p. 1 56, 1.3.

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