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140 Correspondance. m. 106-107.

ensemble, et la troisième (lettre CCCLIX ci-après) indique que les deux premières devaient être remises, l'une au P. Charlet, l'autre au P. Dinet (p. 14S, l. 14 et i5). Or un passage de celle-ci (/. 6-7) fait présumer qu'elle s'adresse au P. Charlet. Elle est sans doute du milieu d'octobre, Descartes ayant attendu son retour à Paris, où se trouvaient les exemplaires des Principes, pour enfairela distribution.

Mon Reuerend Père,

Ayant enfin publié les Principes de cette Philofo- phie, qui a donné de l'ombrage à quelques-vns, vous efles vn de ceux à qui ie defire le plus de l'offrir, tant à caufe que ie vous fuis obligé de tous les fruits que ie 5 puis tirer de mes eftudes, veu les foins que vous auez pris de mon inftitution en ma ieuneffe 3 , comme aufli à caufe que ie fçay combien vous pouuez, pour em- pefcher que mes bonnes intentions ne foient mal in- terprétées par ceux de voftre Compagnie qui ne me 10 connoiffent pas. le ne crains point que mes efcrits foient blafmez ou méprifez par ceux qui les examine- ront ; car ie feray toufiours bien-aife de reconnoiftre mes fautes, & de les corriger, lors qu'on me fera la fa- ueur de me les apprendre; mais ie defire éuiter, au- i5 tant que ie pourray, les faux preiugez de ceux à qui c'eft affez de fçauoir que i'ay efcrit quelque chofe, touchant la Philofophie (en quoy ie n'ay pas entière- ment fuiuy le ftile commun), pour en conceuoir vne mauuaife opinion. Et pource que ie voy défia, par ex- 20 perience, que les chofes que i'ay efcrites, ont eu le bonheur d'eftre receuës & approuuées d'vn affez grand nombre de perfonnes, ie n'ay pas beaucoup à craindre qu'on réfute j mes opinions. le voy mefme que ceux

a. Voir ci-après lettre CCCLXIV (Clers., III, 109).

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