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i j 2 Correspondance.

mon entendement & de future le bien qu'il connoit. C'efi a cette volonté que ie dois l'intelligence de vos œuures, qui ne font obfcures qu'a ceux qui les examinent par les principes d'Ariflote, ou auec fort peu de foin, comme les plus raifonnables de nos doéleurs en ce pais m'ont 5 auoué qu'ils ne les efludioient point, parce qu'ils font trop vieux pour commencer vne nouuelle méthode, ayant vfé la force du corps & de l'efprit dans la vieille.

Mais ie crains que vous retraclere^, auec iujlice, l'opi- nion que vous eufles de ma comprehenfion, quand vous 10 faure^ que ie n'entens pas comment l'argent vif fe forme, fi plein d'agitation & fi pefant tout enfemble, contraire a la définition que vous au e^ fait de la pefenteur ; &, encore que le corps E, dans la figure de la 2 25 e page, le prejfe, quand il efl deffous, pourquoy fe rejfentir oit-il i5 de cette contrainte, lorf qu'il efl au dejfus,plus que ne fait l'air en fortant d'vn vaiffeau ou il a eflé prejfé?

La féconde difficulté que i'aye trouuée efl celle de faire paffer ces particules, tournées en coquilles, par le centre de la terre, fans eflre pliées ou défigurées par le feu qui jo s'y trouue, comme ils le furent du commencement pour former le corps M. Il n'y a que leur vitejje qui les en peut fauuer, & vous dites, dans la page i33 & i34, qu'elle ne leur efl point neceffaire pour aller en ligne droite, &, par confequent, que ce font les parties les moins *5 agitées du premier élément qui s'écoulent ainfi par les globules du fécond. le m 'eflonne pareillement qu'ils pren- nent vn fe grand tour, en fortant des pôles du corps M, & pcjfent par la fuperficie de la terre, pour retourner a

6 eftudioient] étudieroient. — \i contraire] contrairement. — 23 la page] les pages.

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