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42 Correspondance. ii, u.

eftre créées par luy. Et ceux qui fe feront affurez de fon exiftence par le chemin que i'ay monllré, ne pour- ront manquer de le reconnoiflre pour tel.

8. le n'ay pas dit que la lumière fufl eftenduë comme vn ballon, mais comme les adions ou mouue- 5 mens qui font tranfmis par vn bafton. Et bien que le mouuement ne fe fafle pas en vn inftant, toutesfois chacune de fes parties fe peut fentir en l'vn des bouts d'vn bafton, au mefme inftant (c'eft à dire exadement

au mefme temps) qu'elle eft produite en l'autre bout. lo le n'ay pas dit aulîi que la lurniere fuft comme le mouft de la cuue, mais comme l'adion dont les plus hautes parties de ce mouft tendent en bas ; & elles y tendent exadement en ligne droite, nonobftant qu'elles ne fe puiflent mouuoir fi exadement en ligne i5 droite, comme i'ay dit page 8, ligne i.

9. Puis que i'ay fait profeffion de ne point vouloir expliquer les fondemens de la Phyfique (page ^d^ ligne 19), ie n'ay pas crû deuoir expliquer la matière fubtile dont i'ay parlé, plus diftindement que ie n'ay 20 fait.

10. Encore que l'eau ne demeure liquide, qu'à caufe que fes parties font entretenues en leur agita- tion par la matière fubtile qui les enuironne, cela n'empefche pas qu'elle ne doiue le deuenir, lors 25 qu'elles feront agitées par quelqu'autre caufe. Et pourueu qu'on fçache que le feu ayant la force de mouuoir les parties des corps terreftres dont il ap- proche, comme on voit à l'œil en plufieurs, doit à plus forte raifon mouuoir celles de la matière fubtile, à 3o caufe qu'elles font plus petites & moins jointes en-

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