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6o6 • Correspondance. 111,420-421.

omiffion, qu'au regard de ceux qui font extrêmement ignorans. Tout de mefme que, lors qu'on fuppofe des Théorèmes d'Euclide, fans les demonftrer, en quelque propofition de Géométrie, ce font véritablement des omiffions au regard de ceux qui les ignorent, mais 5 elles ne font nullement reprehenfibles pour cela, & celle-cy ne l'eft pas dauantage. Car tout ce que le fieur Waflenaer auoit à faire, puis qu'il entreprenoit feulement d'adjoûter ce que le fieur St(ampioen) auoit obmis, & non point d'examiner ce qu'il auoit mis, 10 c'eftoit de donner l'équation x^ — 2700.V+ 3 129^ co o, & de connoiftre qu'encore que cette équation fuft cubique, le Problème ne laiiToit pas d'eftre plan, à caufe qu'elle fe pouuoit diuifer par x+ 57, & en fuitte d'en donner les vrayes racines 28-^+ ^ lôj —, & i5

284 s/26^ -, ce qu'il a fort bien fait.

Et le principal de cette folution confifle en ce que, lors que, l'équation eflant cubique, le Problème eft plan, l'vne des racines, vraye ou faufle, doit necef- fairement eflre vn nombre rationel ou abfolu (à fça- 20 uoir la fauffe en tel cas que | celuy-cy); ce qui eft vn Théorème que ie ne m'eftonne pas que le fleur St(am- pioen) ait ignoré ; car ie ne fçache point qu'il ait efté remarqué par perfonne, auant la publication de ma Géométrie. Mais ie m'eftonne de ce qu'il dit, que c'eft 25 en l'inuention de ce nombre abfolu que confifte la difficulté. Car, encore que le refte de fon difcours fafl^e affez voir qu'il ne manque point de hardieft'e, ie ne croy pas neantmoins qu'il en euft affez eu pour dire cela, s'il auoit fceu qu'il y a vne pratique vulgaire 3o pour trouuer les racines de toutes fortes d'équations.

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