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512 Correspondance. III, 410-411.

cher à l’inventer d’eux-mêmes, que de le trouver dans un Livre. Et pour moi, je ne crains pas que ceux qui s’y entendent m’imputent aucune de ces[1] omissions à ignorance ; car j’ai par tout eu soin de mettre le plus difficile, et de laisser seulement le plus aisé.

Quand on a x²y ou x²y² dans une équation, le lieu est d’une ligne du second genre ; et j’ai mis, en la p. 319, que lors que l’équation ne monte que jusqu’au rectangle des deux quantités indéterminées, c’est à dire lors qu’il n’y a que xy, le lieu est solide ; mais que, lors qu’elle monte à la troisième ou quatrième dimension des deux ou de l’une, c’est à dire lors qu’il y a xxy, ou bien x3 etc, le lieu est plus que solide.

Je vous remercie de la proportion des Réfractions que vous m’aurez envoyée ; je ne doute point qu’elle ne soit très exacte, et je fais si peu d’état de celui qui dit avoir fait des expériences qui montrent le contraire[2], que j’ai seulement honte de notre siècle, de ce que de telles gens en trouvent d’autres qui daignent les écouter ; mais je ne crois pas qu’il y ait personne, que les raisons dont vous le réfutez ne persuadent.

Je n’ai rien à dire touchant ce que vous trouvez bon de changer en la machine pour les Lunettes, car c’est chose dont vous pouvez mieux juger que moi[3]. Mais pour ce qui est de commencer par les Lunettes à puces, je crains qu’elles ne fassent pas voir si claire-

  1. Clers. : ses.
  2. Probablement Petit, dont en tout cas les mesures confirmèrent la loi de Descartes. (Voir Œuvres de Fermat, t. II, 1894. p. 486-487.)
  3. Voir lettre CLV, p. 505, 1. 18. Cf. lettre CL, p. 454, 1. 21-22.