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1,3 39. CXLIII. — 12 Septembre 1638. j6ç

mouuoir toute celle qui eft dans ce tuyau, nonobftant qu'elle ne foit d'ailleurs pas plus encline à fe remuer d'vn coflé que d'autre, & qu'elle foit en auffi grande quantité qu'efl la matière fubtile que meut vne étin- 5 celle. Au refte, le nager des poiffons, & le vol des oyfeaux, ne prouue point qu'aucune matière ait de foy refiftance au mouuement local, mais feulement que les parties de l'eau & de l'air fe tiennent en quelque façon les vues aux autres, & ne peuuent eflre feparées

10 fort promptement fans vne force allez notable.

4 & 5. Il importe fort peu de penfer que l'air foit tranfparent par fa nature ou par accident ; et à ce propos ie vous diray qu'vne perfonne digne de foy m'a dit auoir vu de l'air tellement prefTé & condenfé

i5 dans vn tuyau de verre, qu'il y eftoit deuenu opaque. Pour la matière fubtile, quand ie dis que le mot de tranfparent s'attribue à elle, en tant qu'elle efl dans les pores de l'air &; des autres tels cors, ie ne dis pas pour cela qu'il ne fe peut attribuer auffi à elle, lors

20 qu'elle eft toute pure : car au contraire il efl tres- euident qu'elle doit eftre d'autant plus tranfparente, qu'elle efl plus pure. Et il me femble que vous argu- mentez icy tout de mefme que, fi de ce que i'aurois dit, que le Roy a de grans reuenus en tant qu'il efl Duc de

25 Bretagne, vous en tiriez cette confequence que, s'il n'efloit point Duc de Bretagne, il n'auroit donc aucun reuenu. Puis à caufe que vous dites que ie n'ay peut- eflre point attribué de fphere particulière à cette ma- tière fubtile, de peur qu'elle ne nous empefchaft la

3o Lumière, ie vous demande fi, après auoir dit qu'elle

19 peut] peuft. — 25 et 26 Bretaigne.

Correspondance. II. 47

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