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CXXXIII. — jo Juillet 16^8. 285

L'extrait de la réponfe de M. Heinfius, datée du 18*, que ie viens de receuoir prefentement, vous en fera foy. Vous y trouuerez d'abondant l'abus où il s'en- laffe, s'imaginant que c'eft encore le profefleur Scio- 5 nita ^ qui luy demande ce prell. Quoi qu'il en foit, vous aperceurez, i'efpere, qu'en éclairciffant le dodeur re- doutable, il y aura moyen d'obtenir ce que demande M. Hardy, pouruu qu'il lui plaife d'y contribuer ce qu'on propofe, nempe vt obiter id manu propria tejîetur;

'o qui eft, a mon aduis, la forme de caution que les gens d'honneur ont a rendre en ces occurrences.

En ce qui eft de la querelle paflée entre MM. Hein- fius & Balzacq*, ie fuis fort pour le dernier, mais ne donne pas tout le tort au premier. Iliacos intra muros

i5 et extra peccatum fuit^. Il y en a cependant qui re- grettent d'auoir veu fi toft terminé le différend. M. de Charnacée eftoit de ce nombre, & fouftenoit qu'il im- portoit au bien des lettres de les agacer de plus en plus, pour ne ceffer d'en veoir tous les iours de plus

îo belles pièces. Mais dans cette modération ie ne fçais comment i'apprehende d'auoir defcendu de quelques degrés du fiege que M. de Balzacq m'auoit donné en fon amitié. Peut-eftre que mes apprehenfions foyent vaines, mais vn grand argument m'inquiète : c'eft. de

î5 l'auoir veu fe taire fur le fubied de ma grande afflic- tion domeftique*^, qu'il n'a pas ignorée. Si vous trou- uez ma crainte fondée, & ma difgrace iniufte, ie vous

a. Gabriel Sionita, ou Gabriel de Sion, savant maronite, professeur et interprète royal pour l'arabe et le syriaque à Paris.

b. Cf. Horace, £]pisf. , I, II, i6.

c. l-a mort de sa femme, le lo mai 1637 (voir tome I, p. 371).

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