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i,ji7. CXXVII. — îj Juillet 1638. 217

vn ver luifant, doit, félon moy, poujfer de nuit la matière fubtile vers nos yeux,pour nous faire fentir la Lumière, ne peut ejlre empefchée parcelle du vent, lors qu'il foufle fort impetueufement à l'encontre, c'eft quafi le mefme que fi, 5 en la cuue dont nous auons parlé cy-deffus, on fuppofe que les grapes qui font parmy le vin, eflant attachées à des filets ou enuelopées dans vn rets, foient tirées de bas en haut fort promptement, & qu on demande fi le mouuement de ces grapes, eftant tout contraire à celuy

10 dont le vin tend à defcendre, ne Tempefche point. A quoy ie répons que, fi le mouuement auec lequel on les tire en haut eft plus lent que celuy dont les parties du vin tendent à defcendre, il n empefchera point que ce vin ne coule par les trous qui font au-defiTous de la cuue ;

i5 et qu'encore mefme qu'il fuft beaucoup plus prompt & plus fort, fi on fupofe que ces trous foient bouchez en forte qu'il ne puifiTe rien du tout fucceder que du vin en la place que laiiTent ces grapes, ainfi qu'il ne peut rien fucceder que de la matière fubtile en la

20 place des parties de l'air dont le vent eft compofé, on peut par les règles des Méchaniques, démonftrer que ce vin ne prefTera pas moins le fond de la cuue, que fi ces grapes eftoient fans aucune agitation. Et tout de mefme, il eft très-certain, au moins félon moy, que

25 l'agitation d'aucun vent ne peut empefcher l'adion de la Lumière ; excepté feulement en tant que cette agita- tion peut deuenir fi violente qu'elle enflamme l'air, auquel cas la Lumière qu'elle caufe peut efiacer celle d'vne étincelle de feu, fi tant eft qu'elle foit beaucoup

3o plus forte.

8. Finalement Ji, félon la page 122 &c.

Correspondance. H. 28

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